Le monde s’interroge. Blockchain, Bitcoin, une chance ?
Aviez-vous suivi Nabila : « Vous pouvez y aller les yeux fermés »... C’était le 10 janvier, Bitcoin venait de descendre de 16 à 12000€ en un mois. Il a dégringolé encore jusqu’à 5000 et quelque ces jours-ci.

Le régulateur flaire ce potentiel d’arnaques contre les épargnants.

Moi, j’avais suivi mon Banquier Populaire pour 6000€ de Natixis à l’introduction. Revendus de guerre lasse à dix fois moins.

Le régulateur n’a rien dit... Grrrr... !

« Etre attractif ! » Bruno Lemaire libéralise les cryptomonnaies et les ICO (1) avec la loi Pacte(2). Warren Buffet prédit « Pour les cryptomonnaies, tout ça va presque certainement mal se terminer ». Peter Thiel (PayPal) prophétise : « Bitcoin a le potentiel de changer le monde ».
Georges Soros, spéculateur devenu philanthrope, y investit 100M$ : « Avec, nous aidons les migrants [...] à conserver leur argent sur eux en sécurité ». Bill Gates ajoute que « dans le travail de notre Fondation, nous utilisons des monnaies numériques pour aider les pauvres à accéder à des services bancaires ».

Fichtre, qui croire ? Mon conseiller-banquier ?

Les banques y voient une menace contre leur monopole... et s’y mettent (3). Pour ne pas perdre leurs commissions sur ces nouveaux instruments ?
Les mystérieux inventeurs du Bitcoin et leurs thuriféraires exégètes affirment que Bitcoin corrige tous les défauts de toutes les monnaies depuis la nuit des temps.

Mais au fait, est-ce qu’une monnaie est un truc bon ou mauvais en soi ?

Frappées à l’effigie du monarque, il s'en sert à prélever l’impôt et à exercer son pouvoir, à l’image de Trump qui vient d’interdire au monde de commercer avec l’Iran...
Et les cryptomonnaies, qu’en penser ?

Frappées au coin du bon sens ?
... ou Frappées tout court ?

Des questions ? --> un mail à yml@opndev.com ou un tweet à @YvesMartinLaval. Hop ! Je réponds ! Et pourquoi pas un nouvel article ? Avec plaisir !

(300 mots, le 19/6/2018)

(1) ICO - Acronyme de l’anglais « Initial Coin Offering », parasite de IPO(a). On ne vous invite pas là à une entrée en bourse mais à une levée de fonds en cacahuètes(b) « si je puis m’exprimer ainsi » car l’entreprise émet des « token » que vous, l’investisseur, payez avec de vrais dollars. 2 milliards en 2017.

(a) - IPO = introduction en bourse
(b) "To coin a phrase" = « si je puis m’exprimer ainsi ».
--> Token = « *quelque chose qu’on donne pour exprimer son intention, bien que cela puisse n’avoir guère d’effets concrets* ». C'est donc le contraire d’une action (*Action = Manifestation concrète d’une activité*).
--> Donc ces Tokens sont comme ces jetons qu’on échange au casino contre son bon argent avant d’aller jouer. Ce sont tout ce que vous voulez sauf des actions. Au mieux, un droit à en recevoir peut-être un jour.
--> La SEC (gendarme de la bourse américaine) considère « *Coin* » et « *Token* » comme synonymes.. 

(Définition extraite du glossaire inclus dans Bitcoin Déflagration)

(2) voir la mesure Un nouveau cadre pour les cryptomonnaies dans https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/0301822490062-la-loi-pacte-en-10-mesures-phares-2184701.php

(3) en promesse trompe-l'oeil : « Un consortium de huit banques parmi lesquelles, Natixis et Société Générale, veut commercialiser une solution de financement du négoce basée sur cette technologie d'ici au printemps 2018 » dans https://www.lesechos.fr/17/10/2017/lesechos.fr/030736112801_blockchain---les-banques-multiplient-les-projets-d-exploration.htm
ou à reculons : « Le bitcoin dans le viseur de la banque des banques centrales » dans https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0301838780805-le-bitcoin-dans-le-viseur-de-la-banque-des-banques-2184933.php