Bonne question !

C'est en 3ème que j'ai gribouillé la première fois un texte long. Le prof nous guida avec la trame d'une nouvelle. Il nous insuffla l'audace de dépasser l'habituelle copie double, petit format, petit carreau. Je me souviens avoir noirci plus de 20 pages, autant dire l'infini. La même sensation quand j'ai repoussé mes limites de jeune coureur à pied, 3000, puis 5000m, puis 10km ! Pourquoi pas un jour 20 ou 42... ?

Rien, ou presque, n'est resté de ces écrits de jeunesse. Doit-on parler des traductions en français de deux ouvrages d'informatique de chez McGraw-Hill ?

La vie combla mon besoin d'imaginaire. Mon goût pour les phrases s'épanouit dans le style épistolaire. Des lettres aux accents suffisamment motivants pour entrainer leurs destinataires hors de leur zone de confort. Mes plus longs papiers furent professionnels : des "mémos", diagnostic ou préconisations, où mes clients y trouvaient la reformulation de nos conclusions essentielles. Rien de romanesque dans cette prose contrainte. Certes, riche matière à produire un jour un traité technique sur la stratégie d'entreprise. Dont je n'eus jamais envie.

Je n'avais donc toujours rien écrit de publiable jusqu'à l'élection de Trump. Cette déflagration me stimula ; en sortit Day One, une short-story, dont on a dit "il y a de l'idée"...

Ce germe d'écrivain en herbe a mis un an à éclore. Par réminiscience du plaisir que j'avais eu avec Day One, comme Spielberg qui dit filmer des histoires qu'il avait envie qu'on lui raconte, j'ai voulu cultiver in vivo une histoire que j'aurais eu envie de lire.

Et j'ai commencé, un matin de septembre 2017, sans tambours ni méthodes, mais avec la ferme intention d'arriver au bout. Le plaisir vint dès les premières lignes et ne m'a plus quitté depuis.

Voilà comment a démarré Bitcoin, mon premier roman.

Des questions ? --> un mail à yml@opndev.com ou un tweet à @YvesMartinLaval. Hop ! Je réponds ! Et pourquoi pas un nouvel article ? Avec plaisir !

(300 mots - 29/4/2018)